Jean-Francois MIGNOT, L’adoption plénière en France et en Angleterre-Galles : une histoire comparée du droit et des pratiques (1926-2015), Droit et société, vol. 93, n°2, 417-435, 2016
Pourquoi les Britanniques adoptent-ils très peu d’enfants à l’international, par rapport aux Français ? Pour le savoir, nous comparons l’histoire du droit et des pratiques de l’adoption plénière dans les deux pays. Il apparaît alors que, depuis l’entre-deux-guerres, les deux pays ont des droits de l’adoption proches, mais qu’en Angleterre-Galles les mineurs nationaux maltraités sont beaucoup plus souvent placés pour l’adoption qu’en France. Cette différence majeure a eu des conséquences importantes sur la pratique de l’adoption dans ces deux pays. D’une part, les adoptions ont longtemps été beaucoup plus nombreuses en Angleterre-Galles qu’en France. Et, d’autre part, les pouvoirs publics britanniques sont avant tout soucieux de faire adopter leurs nombreux mineurs nationaux, notamment, depuis les années 1970, de manière « ouverte ». C’est pourquoi, en Angleterre-Galles, si peu de mineurs étrangers sont adoptés.