Raymond BOUDON, La rationalité, Paris, PUF, «Que sais-je», 2009 ;
La racionalidad en las ciencias sociales, Buenos Aires: nueva vision, 2010 (traduction en espagnol), , 2009
On ne peut comprendre pourquoi certaines institutions s’imposent de façon irréversible si l’on n’y voit pas l’effet de mécanismes de rationalisation. On ne peut comprendre le phénomène de la religiosité si l’on méconnaît la rationalité qu’y décèle Durkheim. On ne peut atténuer l’inégalité des chances scolaires si l’on ne voit pas qu’elle résulte de choix individuels compréhensibles. On ne peut extraire les enseignements contenus dans les sondages sans chercher à déterminer les raisons qui ont inspiré les réponses des individus…
La notion de « rationalité » est donc centrale pour appréhender les comportements humains. Ce constat invite à cerner, depuis l’idée grecque de raison jusqu’à l’homo œconomicus en passant par la théorie des jeux, ce concept fondamental pour toutes les sciences sociales, de la sociologie à l’économie en passant par la science politique. Mais comment concilier les versions divergentes qu’elles en proposent ?