Franck VARENNE, GeWoP n°4, Chains of Reference in Computer Simulations, 2013

Cet article introduit une analyse extensionnaliste des simulations informatiques. À cette fin, il ne se focalise ni sur les langages ni sur les modèles mais, plus finement, sur les symboles, sur leurs extensions et sur leurs différents modes de référence. Il montre que les chaînes de la référence des symboles intervenant dans des simulations informatiques sont multiples et de différents types. Comme ces chaînes sont diverses et distinctes, elles autorisent différents types de distance – ou éloignement, remoteness selon N. Goodman – entre symboles et référence, et, par là, différents types de validation pour les simulations informatiques. Bien que certains articles méthodologiques aient déjà implicitement pris en compte le rôle de ces relations hétérogènes et variées entre les symboles et leurs références ainsi que le rôle des validations croisées dans les simulations informatiques, cette diversité reste négligée dans la littérature épistémologique. Une des conséquences de l’approche analytique explicitement extensionnaliste que nous proposons d’introduire ici est dans un premier temps le développement d’une capacité à classer les thèses épistémologiques existantes au sujet du statut épistémique des simulations selon ce que leurs auteurs choisissent de mettre en avant, à savoir notamment : tantôt les extensions des symboles elles-mêmes, tantôt les types de symboles, tantôt les tokens de symboles tantôt les hiérarchies dénotationnelles internes à la simulation prise comme un tout, ou les références de ces hiérarchies à des hiérarchies dénotationnelles externes prises comme des touts. Dans un second temps, en adoptant explicitement une telle conception extensionnaliste ainsi que ses distinctions conceptuelles précises, il devient également possible d’expliquer les raisons pour lesquelles il reste douteux d’espérer que l’on puisse réduire tout uniment le rôle épistémique des simulations informatiques aux paradigmes épistémiques classiques comme « l’expérience », « l’expérimentation » ou encore « l’argument théorique ». Sur ce dernier point, en particulier, cet article est en accord avec ce que maints épistémologues des simulations ont déjà reconnu. Mais il propose des moyens conceptuels nouveaux (nouveaux dans ce contexte) pour expliquer davantage les facteurs qui sont à l’origine de cette situation.

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