Lucas Sage soutient sa thèse le 24 juin 2022, 9h dans l’Amphithéâtre Cauchy de la Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e

« Si semblables mais si différents. Une explication des écarts de salaires entre personnes similaires »

Jury composé de :

·      M. Peter HEDSTRÖM  Professeur des universités, Linköping University

·      M. Gianluca MANZO  Professeur des universités, Sorbonne Université (co-directeur)

·      Mme Stefani SCHERER  Professeure des universités, University of Trento (co-directrice)

·      M. Flaminio SQUAZZONI  Professeur des universités, University of Milan (rapporteur)

·      Mme Paola TUBARO  Directrice de recherche, Centre National de la Recherche Scientifique (rapportrice)

Résumé : 

La sociologie des inégalités salariales s’intéresse principalement aux écarts de salaires entre les groupes sociaux. Pourtant, une part considérable des écarts de salaires se situe entre des individus qui ont les mêmes caractéristiques observables, c’est-à-dire entre individus appartenant aux mêmes groupes. De plus, les groupes qui ont un salaire moyen plus élevé ont aussi une plus grande dispersion des salaires en leur sein. Cette thèse fait l’hypothèse que les deux phénomènes sont liés et explore le rôle unificateur d’un mécanisme sous-jacent : le tri assortatif. Celui-ci consiste en une surreprésentation des individus qui obtiendraient un salaire plus élevé que les autres, quels que soient le métier qu’ils font et l’entreprise dans laquelle ils travaillent, dans les entreprises et les métiers qui paient le plus. Dans une première partie la thèse décrit l’évolution des inégalités entre et au sein des groupes à mesure que l’expérience sur le marché du travail s’accroît. En exploitant des données administratives françaises de grande échelle, la deuxième partie s’attache à révéler empiriquement l’existence du tri assortatif. À partir de simulations contrefactuelles dites « basées sur les coefficients », nous analysons la contribution du tri assortatif aux inégalités entre et au sein des groupes. Enfin, dans une troisième partie, la thèse construit un modèle de simulation multi-agents des inégalités salariales incorporant une représentation explicite des micro-mécanismes engendrant le tri assortatif au niveau macrosociologique. Ces nouvelles simulations mettent en évidence une boucle récursive invisible dans les simulations dites « basées sur les coefficients » : les entreprises qui paient plus que les autres sont en mesure de le faire précisément parce qu’elles parviennent à attirer les « meilleurs » travailleurs. 

Remerciements et sommaire

 

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