Hugo Touzet soutient sa thèse le 2 décembre 2021, 9h en présentiel dans la Salle des Actes de la Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e

« Le travail de l’opinion publique.  Sociologie des professionnel·les du sondage d’opinion »

Jury composé de :

Mme Sophie BERNARD – Professeure des universités, Paris Dauphine – PSL (rapportrice)
M. Loïc BLONDIAUX – Professeur des universités, Paris 1 Panthéon-Sorbonne (président)
M. Pierre DEMEULENAERE – Professeur des universités, Sorbonne Université (directeur)
M. Razmig KEUCHEYAN – Professeur des universités, Université Paris (co-directeur)
Mme Élise VERLEY – Maitresse de conférences, Sorbonne Université (examinatrice)
Mme Nadège VEZINAT – Professeure des universités, Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (rapportrice)

Résumé de la Thèse :
Les sondages d’opinion sont devenus un élément incontournable de l’actualité sociale et politique contemporaine, utilisés aussi bien par les médias que les acteurs et actrices du champ politique. Ils ont fait l’objet de nombreux travaux sociologiques, tout particulièrement en France depuis la conférence de Pierre Bourdieu en 1972, L’opinion publique n’existe pas. Nombre de ces travaux proposent un regard critique, reprochant aux sondages de constituer des artefacts statistiques en interrogeant les individus sur des sujets dont ils ignorent tout et de ne pas tenir compte de l’inégale répartition de la compétence politique.

Pourtant, très peu d’enquêtes se sont penchées sur les producteurs et productrices de ces données d’opinion. C’est l’objet que se donne cette thèse en décalant le regard du sondage vers le travail d’enquête qu’il présuppose. Elle s’intéresse pour cela aux professionnel·les travaillant dans les départements « Opinion » des instituts de sondage. À partir d’une observation participante, d’entretiens semi-directifs et d’une enquête par questionnaire, la thèse montre comment cette activité de production particulière – la mise en nombre de l’opinion publique – se trouve en tension entre la volonté de respecter les standards scientifiques de la « bonne enquête » et un ensemble de contraintes propres au secteur marchand. La thèse présente dans un premier mouvement la genèse de cette profession et les enjeux théoriques autour de la notion « d’opinion publique ». Elle décrit et analyse ensuite l’activité des sondeur·ses d’opinion et interroge le rapport que celles et ceux-ci entretiennent avec les données produites et la critique issue du champ académique.

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