Margot LENOUVEL soutient sa thèse le 18 novembre 2025 en Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e, en salle de la Fresque

Les maternités solitaires. Parcours et parentalité en dehors des cadres conjugaux

Une thèse menée sous la co-direction d’Arnaud REGNIER-LOILIER (Ined) et de Marie TRESPEUCH (Sorbonne Université)

Le jury est composé de :

  • Marie-Clémence Le Pape – Maîtresse de conférences, Université Lumière Lyon 2, CMW
  • Agnès Martial – Directrice de recherche, CNRS, LISTT/CAS
  • Arnaud Régnier-Loilier – Directeur de recherche, Ined (codirecteur)
  • Olivia Samuel – Professeure des universités, Université Paris Nanterre, Cresppa (rapportrice)
  • Emmanuelle Santelli – Directrice de recherche, CNRS/CMW (rapportrice)
  • Christine Schnor – Professeure, Université catholique de Louvain, DEMO
  • Marie Trespeuch – Maîtresse de conférences, Sorbonne Université, Gemass (codirectrice)

Résumé : Les femmes devenant mères hors couple ont longtemps été invisibilisées dans les recherches, alors qu’elles représentent 5 % des naissances en France. À partir d’enquêtes quantitatives (Épic 2013-2014 et ENP 2021) et d’une cinquantaine d’entretiens biographiques auprès de mères seules (à la suite d’une PMA, d’une rencontre occasionnelle ou d’une séparation à l’annonce de la grossesse), cette thèse explore la manière dont ces maternités solitaires s’inscrivent dans les trajectoires personnelles et se vivent au quotidien. Les analyses s’ouvrent sur une typologie des mères seules à la naissance. La maternité solitaire apparaît comme une configuration plurielle, structurée par des rapports d’âge et de classe, et met en évidence les contraintes de genre auxquelles les femmes restent assignées, en particulier celle de devenir mère. L’approche biographique souligne la récurrence de la vie hors couple dans leurs parcours conjugaux et les asymétries persistantes dans l’engagement parental au sein des couples hétérosexuels. La thèse se concentre ensuite sur la parentalité exclusive des mères seules. En s’écartant de la norme biparentale, ces dernières font face à des enjeux matériels et symboliques dès la grossesse. À rebours des représentations qui les verraient isolées, elles sont entourées de solidarités féminines qui varient selon leur position sociale. Une fois l’enfant venu au monde, leur travail parental ne se limite pas aux aspects matériels : il inclut également un travail narratif autour de l’absence d’un second parent. Enfin, ces femmes inventent, au-delà de la parentalité, de nouvelles façons de vivre et de penser les relations amoureuses. Les maternités solitaires constituent en cela de précieux laboratoires de la famille et de la conjugalité contemporaines.

Mots-clés : Monoparentalité ; Travail parental ; Conjugalité ; Genre ; Parcours de vie ; Méthodes mixtes.

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