Dominique GUILLO, La tentation du corps. Corporéité et sciences sociales, avec Olivier Martin et Dominique Memmi, Paris, Editions de l’EHESS, 2009, , 2009

Les sciences sociales françaises ont
longtemps délaissé ou dévalué le corps.
Enfermant l’humain dans un monde
de l’esprit largement désincarné, elles
traduisaient ainsi leur défiance à l’égard d’un thème marqué
par l’idéologie et les excès du biologisme à l’anglo-saxonne.
Depuis, un changement profond s’est amorcé. Dans des
oeuvres pionnières comme celles de Bourdieu, Foucault ou
Héritier, dans des domaines comme le droit, l’anthropologie,
l’histoire ou la sociologie, le corps a peu à peu été réintroduit
non seulement comme objet d’étude (pratiques sportives,
sexuelles, alimentaires, etc.), mais aussi comme reflet et
instrument social. L’exception française perdure aujourd’hui,
car ce retour au corps s’accompagne d’un rejet toujours aussi
ferme du naturalisme biologique. Quel est donc le sens de
ce regain d’intérêt pour le corps ? Et quel statut les sciences
sociales françaises accordent-elles à la chair ? Convoquant
plusieurs auteurs et disciplines, cette investigation redonne
une épaisseur scientifique au corps et revisite ses enjeux
intellectuels.

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