Journée des doctorants 2012

20 juin  2012

nous avons le plaisir de vous inviter à participer à la journée des doctorants du laboratoire qui pour l’occasion sera redimensionnée à une après-midi, le 20 juin, à partir de 14h. Cinq communications seront présentées et discutées, puis la conversation pourra se prolonger autour du cocktail de clôture.

190 Avenue de France
75013 Paris
Salle 638

Programme

Chaque présentation durera 15 minutes et sera suivie d’un commentaire de 10 minutes par un discutant du laboratoire puis de 10 minutes consacrées aux questions

  • 14h-14h15 : Ouverture de l’après-midi
  • 14h15-14h50 : « La paroisse entre sécularisation et recomposition du religieux : le cas de la Garfagnana », Chiara Rossi, sous la direction d’Olivier Galland
  • 14h55h -15h30 : « L’accusation des parents et la démarcation éducative : Enjeux familiaux autour de l’éducation dans le quartier populaire », Kazuki Murakami, sous la direction de Didier Lapeyronnie
  • 16h35 – 16h10 : « Les enseignants français à Casablanca et à Londres : Concepts directeurs et méthode », Sylvain Beck, sous la direction de Didier Lapeyronnie
  • 15h10-16h25 : Pause café
  • 16h30- 17h05 : « Max Weber était-il individualiste méthodologique ? » Stéphane Rocton, sous la direction de Pierre Demeulenaere
  • 17h10 – 17h45 : « Repenser l’engagement en sociologie : retour sur la notion de rupture épistémologique », Jeremy Ward, sous la direction de Gérald Bronner
  • 17h45 – 18h : Clôture de la journée

Résumés

La paroisse entre sécularisation et recomposition du religieux: le cas de Garfagnane, Chiara Rossi

Bien qu’ayant occupées une place centrale dans le débat scientifique qui parcourt la sociologie de la religion, les théories de la sécularisation qui se sont développées à partir des années 1960 sont désormais remises en question par de nouvelles théories qui soutiennent l’hypothèse d’un retour du religieux dans la société contemporaine. Cette étude a pour but d’analyser les dynamiques et les stratégies par lesquelles, à Garfagnane, une vallée rurale du centre nord de l’Italie, le système de croyance religieuse cherche à se recomposer. Il s’agira d’identifier les conséquences de cette recomposition tant sur le plan personnel des croyants que sur le plan de la communauté des fidèles. Nous chercherons à mettre en évidence le rôle particulier que l’institution paroissiale a joué et continue de jouer dans la tentative d’endiguer le processus de sécularisation, notamment en cherchant à réalimenter de l’intérieur le sentiment religieux dans cette vallée. La communication présentera les résultats de l’étude ethnographique menée dans une paroisse spécifique. Elle montrera surtout l’intérêt d’avoir mis la paroisse au centre de l’analyse afin de tisser, à partir de cette dernière, les fils d’une sociologie des religions, de l’organisation et de l’espace.
A travers l’analyse du travail mené sur le terrain, nous chercherons à montrer de quelle façon la paroisse, centre physique et moral du village, est capable de jouer un rôle stratégique dans le renouveau religieux et social de la vallée.

Repenser l’engagement en sociologie : retour sur la notion de rupture épistémologique, Jeremy Ward

Cette communication se veut un retour sur la notion de rupture épistémologique. Dans l’interprétation qu’en donnent Bourdieu, Chamboredon et Passeron, elle implique un refus de prendre en compte la subjectivité des acteurs (principe de non-conscience) et une injonction à un engagement uniquement épistémique. Deux traditions récentes se sont définies contre cette double injonction : le MAUSS et les héritiers de Touraine (De Singly, Martuccelli, Dubet, Corcuff). Leurs écrits se caractérisent par une assimilation de la rupture épistémologique à la neutralité axiologique et les rejettent en bloc au nom de l’impossibilité d’un regard purement objectif.
En se fondant sur la dimension systémique de la philosophie de Gaston Bachelard et sur la centralité de l’idée de dynamique intellectuelle, l’auteur montre que la rupture épistémologique n’implique pas nécessairement une opposition ni à la démarche compréhensive ni à un rapport engagé (normatif) à la connaissance. Par contre, cette notion impose une forme de réflexivité, de rapport au connu, très contraignante pour préserver ce dynamisme. Le recours à la rupture épistémologique permet donc d’approfondir les réflexions épistémologiques relatives à la sociologie compréhensive en déplaçant les problématiques de la possibilité de l’objectivité du regard vers les conditions de la pratique intellectuelle permettant la fertilité continue de cette démarche. Trois thèmes de réflexions s’imposent alors comme centraux : les conditions de dialogues entre paradigmes concurrents, le type de rationalité qui se déploie dans la démarche sociologique et, enfin, la nature et les conditions de l’émancipation humaine.

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