Raymond BOUDON, Durkheim fut-il durkheimien ?, sous la direction de Raymond Boudon, Actes du colloque organisé les 4 et 5 novembre 2008 par l’Académie des sciences morales et politiques, Paris, A. Colin/ Recherches, 2011., , 2011

« Durkheim fut-il durkheimien ? » La question, que pose
Raymond Boudon en conclusion du colloque organisé par
l’Académie des Sciences morales et politiques à l’occasion
du 150e anniversaire de la naissance de Durkheim, a de
quoi surprendre. Il s’en explique ainsi : « Je me suis souvent
demandé quels principes régissaient l’interprétation des textes.
À première vue, le cas des textes scientifiques paraît plus simple
que celui des textes littéraires. Mais, à tout prendre, je n’en
suis pas si sûr et je me sens parfois déconcerté par l’assurance
avec laquelle les commentateurs donnent à croire que leurs
interprétations présentent la pensée de tel auteur telle qu’elle
est supposant par là qu’il est aussi facile de décrire une pensée
qu’une chaise ou une pipe. »
Si Durkheim et Max Weber, les deux fondateurs de la
sociologie, n’ont jamais connu une audience comparable à
celle de Marx ou Freud, c’est sans doute que leurs pensées
étaient moins aisément susceptibles d’être caricaturées, même
si elles le furent. Ainsi on peut s’interroger pour savoir si
Durkheim se serait reconnu dans les assertions de certains de
ses lecteurs qui assignent à sa pensée un strict « causalisme ».
Les deux pères de la sociologie moderne offrent des outils bien
plus subtils pour l’analyse des sociétés et des relations entre
l’individu et la société. Mais comme c’est le cas de beaucoup
de pionniers, ils ont exprimé leurs intuitions novatrices d’une
façon qui passe parfois pour incertaine aux yeux du lecteur
moderne.
C’est donc à une (re)lecture attentive de l’oeuvre de Durkheim – ou mieux, des oeuvres de Durkheim – que Raymond Boudon
a invité 12 universitaires français et étrangers afin de tenter de
retrouver la vigueur, la justesse et le caractère novateur de sa
pensée.
Ont participé à ce volume : Jean Baechler (Académie des
Sciences morales et politiques), Pierre Birnbaum (Université
Paris I Panthéon-Sorbonne), Raymond Boudon (Académie
des Sciences morales et politiques), Massimo Borlandi
(Université de Turin), François Chazel (Université Paris-
Sorbonne), Mohammed Cherkaoui (CNRS, Université
Paris-Sorbonne), Hans Joas (Université de Freiburg-im-
Brisgau, Université de Chicago), Steven Lukes (New York
University), Philippe Raynaud (Paris II Panthéon-Assas,
EHESS), Bertrand Saint-Sernin (Académie des Sciences
morales et politiques), François Terré (Académie des Sciences
morales et politiques).

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